« Monsieur Gonzales, laissez-moi une chance, je vous en prie, commençai-je.
- Non, non et non Selena ! Je ne te fais pas confiance, quand on commence à y mettre un doigt, après on y met le bras.
- Mais monsieur Gonzales je n’ai pas une tune… C’est fini, les cambriolages, la drogue et tout le tralala, je veux vraiment m’en sortir.
- J’ai dit non Selena, je me demande bien ce que ta mère pense de toi de là où elle est ! Tu te souviens du déraillement de ce train, celui qui a tué tes parents ? Elle t’a protégé ce jour-là, elle s’est sacrifiée pour te permettre de vivre… Au lieu d’essayer de t’en sortir tu as préféré fréquenter Sebastian, regarde ce qu’il a fait de toi ? Une ancienne petite droguée qui cambriole tout et n’importe qui !
- Si c’est pour vivre une vie de merde, j’aurais préféré qu’elle ne se sacrifie pas… J’avais sept ans monsieur Gonzales, ce que je voulais, c’était une famille au complet. Vous croyez que ça fait quoi quand on voit les parents des autres enfants venir les chercher alors que moi personne n’était là pour moi sauf Sebastian. Il n’y a que lui qui m’a aidé quand j’étais toujours triste. C’est lui qui m’a permis de danser dans un crew. Grâce à lui, j’ai appris toutes sortes de choses en danse. Il m’a toujours soutenu.
- Vraiment ? D’après ce que j’ai entendu dire, il n’a rien trouvé de mieux à faire que de sauver sa peau lors de ton dernier cambriolage. C’est de sa faute si tu as été dans un centre de détention pour mineur.
- C’est à cause de ça que je veux changer, je ne veux plus jamais y remettre les pieds dans ce centre. En fait le plus dur ce n’est pas le centre, c’est de se sentir seule alors qu’autour de nous il y a plus de cents personnes… Sebastian ne m’a pas donné un coup de fil, ni même une lettre, rien, j’étais la seule à n’avoir aucune visite, aucune lettre, aucun appel… C’est pour ça que je ne veux plus jamais le voir. C’est pour ça que je veux changer. La drogue et le vol c’est fini pour moi monsieur Gonzales. Je ne veux plus de cette vie monsieur Gonzales et je veux aussi que mes parents soient fiers de moi là où ils se trouvent, que ma mère n’est pas morte pour rien. Ecoutez monsieur Gonzales, commençai-je en voyant son air sceptique, je sais très bien quand quelqu’un est sur le point de voler quelque chose. Je le sens tout de suite. Si vous me prenez, personne ne vous volera rien du tout…
- Bon c’est d’accord mais je te prends en essai pendant un mois… et si j’ai quelque chose à te reprocher, c’est dehors compris ? Heureusement pour toi que j’aimais vraiment ta mère…
- Oui, une connerie et pouf, à la porte ! Merci monsieur Gonzales ! Vous êtes le meilleur ! »