« Je suis vraiment désolée ma puce, j'imagine que tu aurais préféré que ce soit moi qui t'analyse. » La jolie blonde aux seins siliconés à côté de moi, c'est ma mère. Et oui, elle est jeune, elle est belle et incroyablement refaite, mais bon c'est comme ça qu'elle arrive à se taper des milliardaires. « T'en fais pas mum, je sais très bien que nous sommes trop proches pour que tu puisses m'analyser correctement. » Elle poussa un soupire de soulagement et posa une main sur mon épaule avec son sourire colgate de mère préoccupée par son adolescente de fille. « Je suis ravie que tu le prennes comme ça honey. » Je lui fis mon plus beau sourire hypocrite avant de reporter toute mon attention sur le mur blanc de la salle d'attente. J'adorais ma mère quand bien même elle était un peu spéciale et très différente de moi. En fait, elle était extrêmement superficielle, à commencé par son nez, ses paumetes et son 95D. Ma mère avait trouvé extrêmement vital pour mon bien être que j'aille consulter un psychologue pour lui parler de problèmes existentiels dans ma vie d'adolescente de quinze ans. A défaut de pouvoir consulter ma mère, qui était elle-même psychologue, je devais aller consulter un de ses collègues, un vieillard d'une soixantaine d'années plus proche de la mort que de la retraite. « Mademoiselle Bel…Belkou… » Je poussais un soupire exaspéré qui en disait long sur ma façon de pensée en ce moment-même. « Je suppose que c'est mon tour. » La secrétaire me détailla de la tête au pied avant de m'indiquer une porte située au fond du couloir. Quoi, j'ai une tête de terroriste ? En même temps, mon père est marocain et je lui ressemble beaucoup plus qu'à ma barbie mother. Je toquais à la porte et entrais sans même attendre de réponses, oui, je suis comme ça moi. « Jasmine, quel plaisir de te voir. Ta mère est là ? » Ce mec n'était vraiment qu'un vieux pervers. Je m'installais sur le fauteuil situé face au sien. « Tout le plaisir est pour moi James, toujours en plein divorce avec votre épouse ? Oh malheureusement elle n'a pas pu m'accompagner, elle devait aller se faire soigner une MST. » Son malaise me fit sourire. Non, je n'étais pas une garce, juste une adolescente qu'on avait forcé à venir ici. « Alors, qu'est-ce qui t'amène ici ? » Je poussais un soupire et jouais avec une mèche de mes cheveux. Ce qui m'avait amené ici ? Une mère psychologue contrariait par mes projets d'avenir. « J'ai dit à ma mère que je voulais devenir danseuse professionnelle, elle en a conclu que je devais aller voir un psy pour parler de mes problèmes. Je crois que tout le plastique qu'elle contient entre son visage et ses seins lui a un peu compressé le cerveau. » Okay, c'était dégueulasse de dire ça de ma propre mère, celle qui m'avait mise au monde par césarienne, celle qui n'avait pas voulu m'allaiter de peur d'abimer ses jolies roploplos, celle qui m'avait éduqué grâce à des livres de psychologie… Mais je ne supportais pas qu'elle puisse penser que j'étais folle uniquement car je voulais faire de ma passion mon métier. « Que représente la danse pour toi ? » J'haussais les épaules et me mordis la lèvre inférieure. « La danse, c'est toute ma vie. Je crois que si j'arrêtais de danser j'en mourais probablement. Quand j'écoute de la musique, je ne peux pas m'empêcher de bouger, c'est plus fort que moi. La danse fait partie de moi, elle a une place immense dans mon coeur. » Oui, je vivais pour danser.


Cher père,

J'espère que tu vas bien et que tout se passe bien pour toi au Maroc. Ta dernière lettre m'a fait extrêmement plaisir mais je ne comprend toujours pas pourquoi tu ne veux pas que je t'appelle. Maman va bien, elle reste fidèle à elle-même. En ce moment elle sort avec un grand PDG qui est hideux mais qui a énormément d'argent, elle dit que cette fois c'est le bon et qu'elle est amoureuse, elle a dit ça pour les dix derniers mecs qu'elle m'a présenté. Les cours à la fac se passent super bien, j'ai d'excellents résultats et je dois être la première de la classe. Au fait, je me suis trouvée un petit boulot comme vendeuse dans un salon de thé, ils font de super cupcakes ! Je sais que tu trouves ça dégradant, qu'avec tout l'argent qu'on a je n'ai pas besoin de travailler, mais je veux m'assumer toute seule tu comprends. Puis j'adore bosser là-bas, ma patronne est super cool et j'ai des horaires vachement sympas. Au fait je t'ai pas dit ? Je fais officiellement parti des Shadows, c'est un super crew et ils ont voulu que je fasse partie des leurs. C'est pas génial ? Mon rêve s'est enfin réalisé papa ! J'aimerais tellement que maman soit plus ouverte d'esprit… J'aimerais qu'elle comprenne que la danse c'est plus qu'une passion, c'est toute ma vie. Je te laisse, il faut que j'aille m'entraîner. S'il te plait, essayes de m'appeler, tu me manques papa, j'ai envie de te voir.

Ta fille qui t'aime.